Réduire le séjour en maternité, c’est bien, à condition d’améliorer le soutien aux jeunes mères. Aux Pays-Bas, il existe un excellent service de Kraamzorg. Nous invitons le gouvernement fédéral à s’en inspirer pour la Belgique. Pour mieux comprendre ce service, voici la traduction du témoignage d’une anglophone vivant aux Pays-Bas : The Incredible Post-Birth Service All Dutch Women Receive
L’incroyable service post-natal que toutes les Néerlandaises reçoivent
L’autre jour, je lisais un billet sur Babble évoquant la situation de beaucoup de nouvelles mamans: elles quittent l’hôpital peu de temps après l’accouchement et se retrouvent en difficulté à la maison, seules avec un nouveau bébé.
Dans son article, Chaunie Brusie estimait avoir eu de la chance que sa sœur ait pu venir chez elle presque tous les jours après la naissance de son deuxième enfant. « En regardant en arrière, je ne peux pas m’empêcher de voir quelle différence peut faire l’aide dans la période du post-partum… Mais comment faire pour que nous puissions toutes bénéficier de ce soutien, qu’il soit la norme, et non l’exception? »
J’ai voulu immédiatement lui dire: « Il y a un endroit ce que vous n’imaginez même pas un rêve mais qui est une réalité! »
Je vis aux Pays-Bas, un pays plus connu pour les tulipes, les moulins à vent, et les vieilles maisons pittoresques le long des canaux. Cependant, peu de gens savent que les Pays-Bas sont également le pays avec le plus haut taux d’accouchements à domicile dans le monde industrialisé, où environ 25 % des femmes accouchent à la maison.
Ici, la grossesse est considérée comme une étape naturelle dans la vie d’une femme, pas comme une maladie à gérer. Si tout se déroule bien, les femmes enceintes consultent des sages-femmes, et non des médecins, pour l’ensemble de leurs soins. La naissance est également gérée par les sages-femmes.
Personnellement, j’aurais préféré un médecin. Je pense qu’il m’aurait fait me sentir plus en sécurité pendant mes grossesses. Cependant, la meilleure chose à propos du système de soins de maternité néerlandais est ce qui se passe après la naissance: le Kraamzorg (prononcez « KRAM-zorg »).
Les nouvelles mamans des Pays-Bas quittent l’hôpital quelques heures seulement après avoir donné naissance, mais elles ne sont pas laissées seules. Une infirmière spéciale de maternité vient chez elles, jusqu’à huit heures par jour, pendant huit jours.
Cette infirmière, appelé kraamverzorgster (Kraamzorg signifie « soins post-partum » en néerlandais) vérifie si la maman et le bébé se portent bien. Son travail consiste à peser le nouveau-né ainsi que de suivre l’évolution du post-partum de la mère.
Les fonctions de l’infirmière ne s’arrêtent cependant pas là. Elle peut aussi donner des conseils sur l’alimentation et le sommeil, remplir un journal où elle décrit comment la journée s’est déroulée, et rester en contact avec les sages-femmes.
Mais ce n’est pas tout, voici le meilleur: pendant huit jours, elle nettoie la salle de bains, fait les lits, et fait la lessive. Elle fait en sorte que la maman soit reposée et douchée. Elle prépare des repas légers (sandwiches, salades, etc.), maintient les visiteurs trop enthousiastes à la barrière, et parfois même fait des courses ou prend soin de frères et sœurs plus âgés.
Selon les besoins de la famille, elle peut même rester plus longtemps, par exemple lorsque la mère est célibataire et n’a pas de famille pour l’aider, ou après une longue et difficile naissance. Mon mari et moi avons obtenu plus d’heures de Kraamzorg parce que nous avons deux autres enfants à soigner et parce que nous sommes expatriés.
Elle est l’ange gardien dont chaque nouvelle maman a besoin.
Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans ma kraamverzorgster. Deux de mes trois enfants sont nés aux Pays-Bas, et j’ai bénéficié du Kraamzorg deux fois. Inutile de le dire, elle était incroyable. Elle me disait toujours de se reposer, m’a appris comment allaiter correctement, m’a préparé de délicieuses et saines salades de fruits, et savait vite quel thé que je préférais. Elle prenait mes deux enfants plus âgés pour les promenades et faisait mes courses.
Bien entendu, le système n’est pas parfait. Par exemple, je trouve que ma kraamverzorgster était beaucoup plus nerveuse au sujet de ma capacité à allaiter que je ne l’étais, et pour certaines femmes, il est difficile de s’habituer à l’idée d’une étrangère soit dans leur maison dans ce moment si vulnérable et intime.
Mais je pense que le Kraamzorg est génial. Lorsque mon infirmière m’a quittée après ces huit jours, elle m’a manquée.
En fait, elle me manque encore.
Je suis très chanceuse de vivre aux Pays-Bas, où il est largement admis que les nouvelles mamans ont besoin de tellement de soutien dans les premiers jours. Je souhaite que toutes les femmes à travers le monde avaient accès à un tel service : quelqu’un qui peut reconnaître une situation d’urgence, mais qui prend également soin de corvées ménagères de sorte que la mère puisse se concentrer sur son bébé et, surtout, sur elle-même.
Après mon expérience avec le système du Kraamzorg , je ne peux que rejoindre Chaunie en souhaitant qu’un jour, ce rêve puisse devenir une réalité pour chaque maman.