Rendez-vous à Bruxelles le 9 avril pour une soirée autour du film « Sauve qui peut » d’Alexie Poukine (2025, Belgique, 1h38). La projection sera suivie d’une discussion autour des défis et des enjeux liés à relation de soins dans le cadre des parcours en santé sexuelle et reproductive. En présence de la réalisatrice.
Après « Sans frapper », je ne voulais plus me concentrer sur les violences déjà survenues, mais sur ce qui pouvait être fait pour les prévenir.
Alexe Poukine, réalisatrice
Des étudiants en médecine et des soignants expérimentés participent à des simulations médicales.
Face à des patients simulés, ils apprennent à prononcer les mots justes, à réfléchir à leurs réactions et à construire une pratique bienveillante. Les formateurs débriefent ces sessions et mettent en évidence les stéréotypes de genre, de classe et de race qui façonnent la vision du monde des étudiants et leur approche de l’examen médical. Entre eux, ils discutent de leurs propres réactions et échangent, invariablement, sur leurs conditions de travail, inextricablement liées à leur violence potentielle.
Avec le manque de temps et de ressources humaines, comment respecter encore leur humanité et celle des hommes et des femmes dont ils s’occupent ? D’autres soignants participent sur leur temps libre à un atelier de théâtre forum. Le partage devient soin de ce qui leur fait violence à eux. Au forum, on parle de burn-out, de suicide, de jeter l’éponge. L’empathie est un sentiment qui s’éduque, mais c’est aussi une aptitude qui peut être mise à mal par un système maltraitant.
Briser les tabous, ouvrir le débat
Après la projection, nous vous proposons d’échanger vos expériences, idées et réflexions autour des thématiques du film. Le débat sera modéré par Célia Didier, chargée de projet à la Fédération des centres pluralistes de planning familial. Il se fera en présence de
la réalisatrice, Alexe Poukine
Catherine Donner, médecin et obstétricienne (ULB, Chirec)
Marie-Julie Schellens, médecin (ULB, Free City Clinic)
Charlotte Verdin, représentante d’usagères, coordinatrice de la coalition Genre et santé (Plateforme citoyenne pour une naissance respectée)
Infos pratiques
Quand ? Mercredi 9 avril 2025 à 20H00
Où ? Au centre culturel Jacques Franck, Chaussée de Waterloo 94, 1060 Saint-Gilles
Mardi dernier, nous avons participé à un atelier de simulation organisé au Département paramédical Sainte-Elisabeth de la Haute école Hennalux (Namur). Ce type de dispositif permet aux participantes (apprenantes et la personne qui joue le rôle de la patiente) de s’engager de manière active dans la co-construction d’une approche de soins centrée sur la personne (relation en partenariat).
« C’est prouvé : les associations de patients peuvent être un excellent levier pour des soins de santé plus efficients (..) Pour leur permettre de contribuer à l’amélioration des soins, il est temps d’agir. De travailler à l’ancrage durable des associations de patients et à la participation des patients à notre système de santé. L’établissement de relations durables avec les associations de patients exige des accords formels de reconnaissance et de financement. Idéalement, ces accords doivent fixer des conditions de développement et de croissance, et non des conditions d’exclusion. »
Lors de cette session organisée le 25 mars dernier avec les étudiantes sages-femmes de 3ème année, Charlotte Verdin, notre chargée de projet et coordinatrice de la coalition fédérale Genre et santé s’est glissée dans la peau d’une femme enceinte. Son rôle ? Se rendre à la rencontre d’une sage-femme pour une première consultation prénatale. Un script avait été transmis à l’avance par les responsables pédagogiques Sophie Evrard, enseignante sage-femme et Cécile Vandermeulen, chargée de cours en psychologie et infirmière.
Les ateliers et cours de simulation sont des dispositifs pédagogiques propres à la pratique délibérée, une approche qui diffère des méthodes d’apprentissage de skills / compétences plus classiques en médecine et soins paramédicaux (observation, compagnonnage, méthode « see one, do one, teach one »).
Valeur ajoutée de la simulation humaine et des jeux de rôles en pédagogie médicale
De tels dispositifs permettent de :
apprendre à nouer une relation de partenariat véritable (dans lequel le rôle de la patiente dans son parcours de soins de santé est reconnu et valorisé)
engager les participant·es dans l’expérience directe d’une relations de soins basée sur le modèle de la démocratie sanitaire (démocratie en santé)
participer au changement de culture dans nos modèles de soins
nouer le dialogue entre usagères expertes et professionnels autour de notions complexes telles que les violences gynécologiques et obstétricales
Pour une éthique « au quotidien »
Lors de ces ateliers, les étudiantes apprennent à écouter pleinement les patientes, quel que soit leurs vécus ou leurs demandes. Comment accueillir un refus de soins? Comment réagir à une demande hors normes sans poser un jugement ou un préjugé ? Comment nouer un dialogue constructif qui tienne compte des besoins de la patiente et de la professionnelle qui l’accompagne dans un contexte de soins spécifique (maternité, gîte intrahospitalier, maison de naissance ou domicile…)
Lors du débriefing, elles ont donc été invitées à prendre du recul sur leur posture du point de vue éthique. Le fait de se questionner sur leur posture de practicien·ne et d’intégrer cette grille d’analyse au quotidien est un moyen de prévenir certaines formes de maltraitances liées à l’asymétrie fonctionnelle dans les soins. Merci donc à l’Hennalux pour cette belle invitation.
« La valeur ajoutée des associations de patients est démontrée dans la pratique, appréciée socialement et étayée scientifiquement. Mais leur reconnaissance culturelle et formelle ne va pas encore de soi pour autant. Il est urgent d’ancrer durablement les associations de patients et la participation des patients dans notre système de santé. (…)
Après la réforme récente de la loi sur les droits du patient, le 6 février 2024, il est grand temps d’investir dans des associations de patients fortes. Concrètement, cela suppose une reconnaissance et un financement formels de leur fonctionnement. C’est la condition sine qua non pour assurer le succès de la participation des patients, renforcer la solidarité et la collaboration entre les associations de patients et leur permettre d’apporter une plus large contribution à l’amélioration de la qualité et de l’efficience des soins. »
Recommandations
Quatre recommandations sont adressées aux diverses parties prenantes :
Renforcer (enfin) la voix indépendante des associations de patients
Pérenniser (enfin) le fonctionnement des organisations coupoles et centres de soutien
Travailler à un projet social en vue d’une démocratie sanitaire
Faciliter le changement de culture
Vous souhaitez collaborer avec nous ?
Pour qui ? Hautes écoles, universités, centres de formation… Pourquoi ? Collaborer ensemble pour plus de qualité et d’efficience dans les services de soins en santé sexuelle et reproductive Comment ? En accueillant une de nos patientes expertes dans un de vos ateliers de simulation / jeu de rôle avec une usagère experte en haute école, à l’université ou dans une structure de soins (avec et pour de futur·es sages-femmes, médecin·es, kinésithérapeutes, psychologues…) Quand ? Envie de proposer une initiative de la sorte dans votre établissement ? Contactez-nous en envoyant un mail projets@naissancerespectee.be
Un nouveau module de formation conçu avec et pour les professionnel·les de la santé sera proposé dès ce printemps 2025.
“Derrière la question des violences obstétricales, les enjeux de la bonne santé au travail des soignants se conjuguent étroitement avec celle des femmes et de leurs enfants. » Claudine Schalck
Conçue en partenariat avec Femmes et Santé et Garance ASBL, cette formation est destinée aux (futures) professionnel·les de la périnatalité. Elle a été co-construite avec divers acteurs dont des professionnel·les concernées afin de leur offrir des pistes d’actions concrètes qui répondent directement à leurs besoins et aux expériences qu’ils et elles vivent sur le terrain.
Outiller les practicien·nes pour pouvoir agir… et réagir
La formation se base sur un méthode globale de prévention des violences basées sur le genre qui vise à agrandir l’espace d’action individuelle et collective, y compris dans des situations marquées par des rapports de pouvoir et/ou hiérarchiques.
Au centre de cette méthode se trouve la notion des limites personnelles qu’il s’agit de mieux (re-)connaître chez soi comme chez autrui afin de les poser de manière claire et de les protéger quand nécessaire. Une large panoplie de stratégies d’action et de prévention permet de désamorcer des situations où ces limites sont transgressées, et cela le plus tôt possible.
La préparation mentale, la gestion du stress, la défense verbale et l’intervention solidaire de témoins en font également partie. Ce nouveau module de formation vise à mieux outiller les personnel·les de santé afin qu’ils et elles puissent s’engager de manière active dans la prévention des violences obstétricales.
Cette initiative est proposée par la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée, Femmes & Santé et Garance ASBL avec le soutien de la Région Wallonne et de la COCOF.
Au programme
Deux journées de formation complètes en présentiel (9H00 – 16H30)
Mercredi 12 mars de 14 à 17 heures chez Bruxelles Laïque. Dans le cadre du Festival des maternités féministes pour une justice reproductive.
“Derrière la question des violences obstétricales,les enjeux de la bonne santé au travail des soignantsse conjuguent étroitement avec celle des femmes et de leurs enfants. » Claudine Schalck
La grossesse, l’accouchement et la maternité constituent des étapes cruciales de la vie de nombreuses femmes et de leurs familles. Des inégalités persistent concernant l’accès à une information complète et à des soins de qualité, et un trop grand nombre de femmes continuent de subir des violences gynécologiques et obstétricales, avec des conséquences physiques et psychologiques profondes. Notre projet vise à sensibiliser, informer et ouvrir le dialogue autour des violences obstétricales et des inégalités dans le domaine de la santé maternelle. Nous proposons de croiser les regards des divers acteur·ices impliqué·es – femmes concernées, professionnels de santé et monde associatif – afin d’initier une réflexion collective vers des solutions plus respectueuses des droits de toutes les femmes et personnes concernées.
Regards croisés sur la norme obstétricale, les relations de soins et les droits humains en santé périnatale avec :
Claudine Schalck, sage-femme, psychologue-clinicienne, PhD et chercheuse
Fabienne Richard, sage-femme, PhD, coordinatrice de Femmes et Santé
Charlotte Verdin, militante et coordinatrice de projet pour la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée
Panel comprenant diverses intervenantes (professionnel·les et usagères – TBA)
Claudine Schalck
Claudine Schalck a une expérience mixte de sage-femme et de psychologue clinicienne formée à la psychopathologie périnatale, pendant plus de 20 ans. Cette clinique lui a permit de développer et de participer à des dispositifs pour l’accompagnement de l’accouchement au secret, pour l’accompagnement à la naissance de femmes enceintes migrantes ainsi que pour l’accompagnement du deuil périnatal. Cette pratique l’a conduite à intervenir dans des formations en périnatalité en direction des professionnels de santé. Elle soutient son activité de recherche en psychosociologie du travail au Centre de recherche sur le travail et le développement (CRTD) du CNAM à Paris où elle a soutenu une thèse consacrée à la rencontre, au travail, de la mort périnatale pour les soignants dédiés à la vie. Elle s’intéresse à la question de la maternité et de la santé des femmes en tant que « travail » fourni dans le partenariat indispensable avec le travail des soignants, notamment dans sa dimension genrée.
14h15 – 14h35 : Naissance d’un mouvement en Belgique et enjeux autour de la santé des femmes – Paola Hidalgo (Bruxelles Laïque), Fabienne Richard (Femmes et Santé) et Charlotte Verdin (PCNR)
14h35 – 15h20 : Norme obstétricale par Claudine Schalck
15h20 – 15h35 : Pause
15h35 – 16h50 : Fish ball discussion sur la norme obstétricale
16h50 – 17h00 : Clôture
Modalités pratiques
Quand ? Mercredi 12 mars de 14h00 à 17h00
Où ? Chez Bruxelles Laïque, Av. de Stalingrad 18/20, 1000 Bruxelles
Pour qui ? Professionnel·les et usagères
Langues : FR (la traduction néerlandophone ne sera pas fournie)
Une initiative de la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée, Femmes et Santé ASBL et la Coalition Genre et Santé, dans le cadre de la semaine des droits des femmes organisée par la Ville de Bruxelles. Avec le soutien de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes et de la COCOF.
Rendez-vous le 12/03 dès 18H45 au cinéma Aventure pour un ciné-débat autour de la projection du film documentaire « Ex Utero » de Lili Forestier. Les échanges seront modéré par Paola Hidalgo, anthropologue (Bruxelles Laïque). Dans le cadre du Festival des maternités féministes : pour une justice reproductive.
Ex Utero, de Lili Forestier, 75 minutes, 2024, Belgique
Co-produit par Nébuleuses ASBL, Velvet films, Le CBA, la RTBF et Rumbacom
Dans son documentaire « Ex Utero », Lili Forestier navigue entre une certaine histoire de la gynécologie et témoignages contemporains. Face à nous, répondant à des siècles de pratiques, des femmes témoignent d’une chose en commun : avoir été confrontées un jour aux maltraitances gynécologiques.
A la fois récit intimiste et historique, le film travaille un visuel emprunté aux dessins, gravures, peintures, photographies couvrant 10 siècles de représentations. Résultat d’un travail rigoureux de recherche documentée, Ex Utero traverse trois temporalités et trois lieux. Le Moyen-Age en Belgique, le XVIIIème siècle en Alabama aux Etats-Unis et le XXème siècle à Auschwitz, en Pologne.
Faire du cinéma c’est aussi rendre compte du monde qui nous entoure et espérer des changements. Ex Utero porte un regard féministe, adelphe et inclusif, sur une douleur encore trop silenciée dans les cabinets gynécologiques aujourd’hui.
Le débat sera modéré par Paola Hidalgo, anthropologue et chargée de communication sociopolitique chez Bruxelles Laïque. Passionnée par le sujet droits sexuels et reproductifs des femmes, elle interroge cette thématique dans une perspective féministe. Doula communautaire, elle s’intéresse particulièrement au respect des besoins universels de la physiologie de l’accouchement.
Le débat se déroulera en présence de :
Raphaëlle et Chloé, personnes ayant témoigné dans le film
Julia De Clerck , sage-femme, chargée de mission chez Femmes et Santé
Charlotte Verdin, militante et coordinatrice de projet pour la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée
Autrice de divers ouvrages, la sage-femme, psychologue-clinicienne et chercheure en socio-psychologie française Claudine Schalck sera notre invitée tout le long du Festival des maternités féministes.
Programme
18h45 – 19h00 : Accueil au bar
19h00 – 19h05 : Échanges avec Raphaëlle et Chloé (qui ont témoigné dans le documentaire), Julia De Clerck (Femmes et Santé) et Charlotte Verdin (PCNR), modéré par Paola Hidalgo
19h05 – 20h20 : Projection du documentaire « Ex Utero » de Lili Forestier.
Cet évènement se déroule dans le cadre de la première édition du Festival des maternités féministes, une initiative de la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée, Femmes et Santé ASBL et la Coalition Genre et Santé. Ces évènement sont proposés dans le cadre de la semaine des droits des femmes organisée par la Ville de Bruxelles. Avec le soutien de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes et de la COCOF.
Rejoignez-nous mercredi 12 mars 2025 à Bruxelles pour interroger les parcours et relations de soins en santé périnatale, décrypter les violences gynécologiques et obstétricales, et réfléchir ensemble à des pratiques plus respectueuses des droits et choix des femmes.
Contexte et objectifs
Nous considérons qu’une approche féministe de la maternité qui intègre le fait de laisser le choix aux femmes et aux personnes menstruées d’avoir ou non des enfants, quand et comment. La liberté de choix en ce qui concerne la contraception et l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en font donc partie.
La première édition de ce festival dédié aux droits humains en matière de santé sexuelle et reproductive a pour objectifs de (1) questionner les trajets et les relations de soin en santé périnatale et de (2) réfléchir collectivement pour passer du constat à l’action pour une justice reproductive. Le festival s’adresse aussi bien aux professionnel·les qu’aux usagères des soins de santé.
Participez à l’un des événements proposés pour lutter ensemble en faveur des droits de santé sexuelle et reproductive !
Programme
Mercredi 12 mars après-midi @ Bruxelles Laïque « J’accouche, je m’informe, je choisis. Elles accouchent, j’accompagne, elles choisissent » Séminaire/workshop avec Claudine Schlack, de 14 à 17h
Jeudi 13 mars @ Haute Ecole Fransisco Ferrer « Les violences obstétricales, au détriment de la santé des femmes et de celle des soignant.e.s à leur travail » Séminaire/workshop avec Claudine Schalck, réservé aux étudiant·es
Partenaires
Une initiative de la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée, Femmes et Santé ASBL et la Coalition Genre et Santé, dans le cadre de la semaine des droits des femmes organisée par la Ville de Bruxelles. Avec le soutien de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes et de la COCOF.
En ce jour du 45e anniversaire de la Convention internationale pour l’Élimination de la Discrimination à l’égard des Femmes (CEDAW) ainsi qu’en cette journée internationale des migrant·e·s, la Plateforme nationale représentative de la société civile belge, dont la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée fait partie publie une série de recommandations au sujet de la mise en œuvre du dernier plan d’action contre les violences basées sur le genre (PAN 2021-2025).L’occasion d’exprimer sa vive inquiétude concernant le manque de moyens alloués au secteur associatif, inquiétude déjà partagée par le GREVIO dans son rapport d’évaluation de 2020. Alors que les négociations pour former le futur gouvernement fédéral sont en cours, la Plateforme invite les autorités à faire de cet enjeu de société majeur une priorité à tous les niveaux de pouvoir.
Tricoterie, 4 novembre 2024 : la salle est comble pour la projection du documentaire “Naissances respectées” organisée par la Maison de naissance et de mourance Pass-ages et ses divers partenaires, dont la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée. Dans le public, des sages-femmes, présentes en grand nombre, des parents, des activistes, des étudiant·e.s, quelques kinés, des doulas…
Après la projection, Thierry Samain, modérateur, socio-anthropologue et bénévole chez Pass-ages, a ouvert le débat en invitant Aline Schoentjes, cofondatrice et sage-femme chez Amala à intervenir sur le thème “Le savoir, c’est le pouvoir”. Une manière d’entrer directement dans le vif du sujet et de parler de littératie en santé, d’accès aux savoirs, mais également d’horizontalité dans la relation… Et, bien entendu, de préparation à la naissance.
Bande annonce du film « Naissances respectées »
« L’essentiel du métier de l’auxiliaire de naissance consiste avant-tout à nouer un partenariat avec les parents pour tisser un lien privilégié, une relation d’égal à égal. Le couple apporte ses valeurs, ses besoins et ses ressources. Moi mes connaissances, mon expérience ». Aline Schoentjes, AMALA
Écouter, faire confiance, lâcher prise
Pour Aline Schoentjes, un élément est essentiel dans la préparation : « l’écoute, ou la rencontre humaine entre la femme ou le couple et le ou la prestataire de soin. Pour que les femmes enceintes ou sur le point d’accoucher puissent retrouver confiance, il faut aussi leur faire confiance ». Une partie du métier de sage-femme, a-t-elle précisé « consiste à travailler autour des compétences afin de permettre à la femme de nourrir cette conviction profonde qu’elle est capable. Sans être bisounours,” ajoute-t-elle « mais plutôt en créant les conditions pour qu’elle puisse aller chercher en elle les ressources.”
La valeur de l’accompagnement sage-femme
La plus-value d’un accompagnement sage-femme en continu ou “continuity midwife-led care” se situe surtout à ce niveau-là. Si la femme qui accouche peut puiser en elle-même de nombreuses ressources, c’est aussi grâce à son environnement qu’elle “va pouvoir trouver les appuis pour traverser ce qu’elle doit traverser. » Pour Aline Schoentjes, l’essentiel du métier de l’auxiliaire de naissance, comme elle aime l’appeler, consiste avant-tout à « nouer un partenariat avec les parents pour tisser un lien privilégié, une relation d’égal à égal. Le couple apporte ses valeurs, ses besoins et ses ressources. Moi mes connaissances, mon expérience ».
Pour clôturer, Aline Schoentjes a évoqué les défis que comporte cette exigence, notamment lorsque les soignant·es doivent faire face à des demandes auxquelles il·elles n’ont pas l’habitude, soulignant le fait que ce sont justement ces demandes en dehors des guidelines qui permettent aux professionnel·les d’évoluer dans leur posture et leur métier.
Pour finir, les risques que comportent les nouvelles injonctions qui pèsent sur les femmes ont été mentionnés : il faudrait, à présent, « réussir son accouchement comme sa vie de couple ». Celles-ci devraient plutôt « lâcher l’illusion de la toute puissance » ainsi que « la croyance que l’univers médical va tout gérer » pour accepter la « temporalité de la naissance».
Paradigmes du risque et risques du paradigme
Siham Zaytouni, obstétricienne à l’hôpital Erasme, est ensuite intervenue pour partager ses réflexions autour des risques et des attitudes thérapeutiques. « Les obstétricien·nes, a-t-elle expliqué, « exercent un métier dont le but est de prévenir et d’anticiper des évènements rarissimes mais gravissimes. Ce qui conduit souvent les médecins », a-t-elle poursuivi, à « se focaliser sur les risques”. En ce qui la concerne, Siham Zaytouni préfère parler de chances de succès plutôt que de risques. “Le propre de la médecine, a-t-elle expliqué, est de se baser sur des chiffres. Jusqu’à très récemment, le vécu de l’accouchement avait très peu de place dans la prise en charge. Les notions d’attachement, de ressenti ou de projet de naissance étaient occultées dans la majorité de nos études”. Siham Zaytouni a ensuite fait la distinction entre risque relatif et risque individuel. Son avis : les professionnel·les doivent laisser à la patiente « la place de mettre sa jauge, en fonction de son ressenti”. Tout en faisant le nécessaire pour sécuriser l’événement. Un équilibre pas toujours évident à trouver.
Complémentarité des professions et hiérarchie des savoirs
Avec Michèle Warnimont sage-femme fondatrice du Cocon à Erasme et membre du CA de Pass-ages, et Annick Faniel, de la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée la parole a continué de circuler. Un débat très animé s’est engagé autour de la question de l’accès à l’information, des choix laissés aux parents, de la dépossession du processus de la naissance. Diverses réflexions ont pu être partagées dans la salle.
Dans le public, certain·es ont soulevé des questions liées à la justice reproductive ou la perspective intersectionnelle et l’accessibilité des soins pour les personnes plus vulnérables. Les notions d’autonomie dans la prise de décision, de complémentarité des savoirs et des pratiques, de formation des professionnel·les ont été évoquées ensuite, plus sous forme d’interrogation que de conclusion.
L’exigence de l’hôpital vis-à-vis des professionnel·les, la pression subie par ces derniers, le sous-financement du secteur, la hiérarchie des savoirs ou l’évolution des pratiques au fil du temps ont été évoqués… Sans entrer cependant dans le cœur du débat, faute de temps.
Un lieu et un temps pour partager ses questions
Pour finir, la soirée a également permis de mettre un coup de projecteur sur les séances « Accoucher à Bruxelles » organisées régulièrement à Pass-ages avec le soutien de nombreux partenaires. Animées par une équipe pluridisciplinaire, ces séances ont pour but d’informer les futures mères et leurs partenaires sur toutes les possibilités existantes (structure hospitalière, gîte intra-hospitalier, maisons de naissance, domicile) dans la région de Bruxelles-capitale. Une initiative que nous trouvons réellement utile et qui devrait pourvoir être offerte partout en Belgique.
Prochainerencontre
La prochaine session d’information « Accoucher à Bruxelles » aura lieu mercredi 18 décembre 2024.
Mercredi 18/12/24 de 18H à 20H Chez Pass-ages, Rue du Deltastraat 65 1190 Bruxelles info@pass-ages.be (+32) 0471 84 29 93
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